Aujourd'hui, 15 août, nous bénéficions d'un jour chômé et payé en l'honneur d'une fête religieuse catholique: l'Assomption (montée au Ciel de la Vierge Marie, mère de Jésus). Mais le 15 août n'a pas toujours été qu'une fête religieuse. Cela a été pendant longtemps la date choisie pour la fête nationale, avant que la date du 14 juillet ne soit retenue à partir de 1880.
La notion de fête nationale est assez récente au regard de l'Histoire de France. En effet, jusqu'en 1638, il n'existe pas de date commune à tous les Français. Chaque région s'approprie un jour festif, anniversaire, correspondant à son histoire locale. Ainsi, Orléans célèbre Jeanne d'Arc, pendant que la Bretagne fête Saint Yves et que la Lorraine commémore la victoire des Lorrains, lors de la célèbre bataille de Nancy, tous les 5 janvier.
Il faut attendre 1638 et l'acte d'Etat du 10 février signé par Louis XIII , pour qu'une date réunisse tous les Français, autour d'une fête religieuse d'abord, l'Assomption de la Vierge Marie, mais aussi les revues des troupes militaires, les bals et les feux d'artifice. La petite histoire raconte que Louis XIII avait choisi ce jour précis en remerciement à la Sainte Vierge, qui lui avait accordé la joie d'avoir un fils après vingt ans de mariage et de prières, le futur Louis XIV.
La Révolution supprime le 15 août comme fête nationale, dans le lot de tout ce qui pouvait rappeler le régime passé. En 1793, une fête de la Fondation de la République est instaurée tous les Ier Vendémiaire. En 1804, Napoléon Ier remet le 15 août au cœur des festivités nationales, en profite pour y placer la "Saint Napoléon" et y rattacher sa date de naissance (qui n'a jamais pu être prouvée avec certitude). Sous la Restauration, les Bourbons fixent la fête nationale le jour de la fête de leur saint patron. Ainsi, la fête nationale est organisée le 25 août de 1815 à 1824 (règne de Louis XVIII), le 24 mai de 1824 à 1830 (règne de Charles X) et le 3 mai de 1830 à 1848 (règne de Louis Philippe). Napoléon III renoue plus tard avec la tradition du 15 août, dans un souci de continuité avec l'esprit du Ier Empire, perpétuant par la même occasion le culte de Saint Napoléon.
Quelques années après l'instauration de la troisième République, période pendant laquelle la fête nationale est honnie, les députés se mettent au travail pour en trouver une nouvelle, qui ait du sens pour les Français et qui les fédère au maximum. De nombreux évènements sont proposés comme la victoire de Valmy, le Serment du Jeu de Paume, ou encore la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen, mais c'est finalement la date du 14 juillet qui est retenue, à la fois pour le rappel de la prise de la Bastille, mais aussi pour l'anniversaire de la Fête de la Fédération en 1790, réunissant les députés des quatre vingt trois départements, lors de laquelle Louis XVI avait prêté serment à la Nation. La loi concernant la nouvelle date de la fête nationale est promulguée le 6 juillet 1880. Le 14 juillet devient ainsi un jour chômé, payé et ponctué de défilés militaires et de festivités populaires.
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