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Pierre de Saint Roman, l'aviateur oublié

Dernière mise à jour : 10 juil.


Pierre est le troisième des neuf enfants d’Emeric de Serre de Saint Roman et de Pauline de Castelbajac. Il nait le 23 décembre 1891 à Toul, en Meurthe et Moselle, où son père est affecté au 156ème régiment d’infanterie. La famille s'installe ensuite à Toulouse, où Pierre fait ses études. En 1914, il est appelé sous les drapeaux et intègre le 10ème régiment de hussards, puis l’infanterie. Il obtient son brevet de pilote en 1918. Il sort du conflit décoré de la croix de guerre avec cinq citations, et il sera nommé chevalier de la Légion d’honneur en 1920 [1]. En 1924, il est promu capitaine, et travaille pour les Etablissements d’aviation Descamps. Il prend alors un congé de trois ans pour réaliser un projet, celui de nouer des liens entre la France et l’Amérique du Sud, en y effectuant une tournée en avion avec escales. Un comité Paris-Amérique Latine est créé pour soutenir financièrement ce projet. Pour des raisons économiques, le projet initial de transporter l’avion par voie maritime jusqu’en Amérique du Sud est mis de côté, et émerge alors l’idée de réaliser une traversée par avion et sans escale. Cela n’avait jamais été réalisé auparavant. Cependant, Pierre a peu d’heures de vol, il travaille donc avec le lieutenant de vaisseau Hervé Mouneyres, pilote confirmé et le mécanicien Ernest Mathis. Au printemps 1927, l’appareil, un Farman-Goliath en mode hydravion, s’envole pour Casablanca. Ne pouvant se poser dans le port, il amerrit en pleine mer et heurte une barre rocheuse, ce qui l’endommage; il est donc décidé de le remettre sur roues. Les trois hommes arrivent à Saint Louis du Sénégal le 1er mai. Ils reçoivent alors un message les informant que leur certificat de navigabilité est annulé : la demande d’autorisation de traverser l’Atlantique est en effet refusée à l’appareil maintenant monté sur roues.


Pierre de Saint Roman et Hervé Mouneyres refusent d’abandonner mais Ernest Mathis ne les suit pas pour un problème d’assurance, et il est remplacé par Louis Petit. La durée de vol est estimée à 22 heures et la réserve de carburant permet une autonomie de vingt-huit heures. Ils quittent l’Afrique le 5 mai à 6h30. Depuis Saint Louis, on détecte leurs signaux deux fois, et une troisième fois depuis Dakar à 10h38, puis plus rien. Dès le lendemain, des recherches sont entreprises par les Brésiliens, persuadés que les aventuriers n’ont pas atteint la côte, sans résultat. Le 18 juin 1927, des pêcheurs découvrent, à environ 90 km au large de Belém, un radeau de fortune constitué d’éléments de l’avion de Saint Roman, ce qui laisse à penser qu'ils ont bien atterri, car une telle construction ne semble pas réalisable autrement qu'à terre. Les recherches se poursuivent jusqu’au mois d’août mais sans succès… Les corps n’ont jamais été retrouvés. Les restes de l’avion sont conservés au musée du Bourget. Depuis quelques années, la famille de Pierre de Saint Roman œuvre pour mettre en avant l'exploit méconnu de ces trois aventuriers, qui seraient donc probablement les premiers à avoir vraiment réalisé la première traversée de l'Atlantique sud en avion, sans escale...


Pour en savoir plus sur Pierre de Saint Roman et son incroyable expédition, n'hésitez pas à vous procurer le numéro 253 de la revue Icare (revue de l'aviation française), sur le "raid de l'Atlantique Sud de Pierre de Saint Roman", dossier très complet et qualitatif, écrit par Dominique de Saint Roman, avec le soutien de plusieurs membres de la famille. Vous pouvez également vous rendre sur le site de l'association Pierre de Saint Roman: https://pierredesaintroman.fr/


[1] Base Léonore, cote 19800035/350/47123

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